Les implants multifocaux sont les dernières évolutions optiques en chirurgie de cataracte. Ils viennent remplacer le cristallin opacifié lors de l’opération de la cataracte. Il s’agit d’implants premium compensant la presbytie en plus des autres amétropies. Ils permettent ainsi une bonne indépendance aux lunettes en vision de près ET de loin. Pour donner les meilleurs résultats visuels, ces implants sont réservés à une poignée de patients sélectionnés et informés correctement lors du bilan préopératoire. Plus coûteux initialement, ils permettent cependant d’éviter l’achat de lunettes par la suite. Une alternative à ce traitement, pour corriger la vision de loin et de près, est la bascule.

L’implant multifocal en vidéo

Les implants multifocaux en bref

  • Nom complet : implant multifocal (multifocaux).
  • Correction : presbytie +/- myopie, hypermétropie & astigmatisme.
  • Vision obtenue : indépendante des lunettes de loin ET de près.
  • Correction de l’astigmatisme : oui (torique multifocal).
  • Correction de la presbytie : oui.
  • Durée de l’implant : toute la vie.
  • Avantages : vision indépendante des lunettes.
  • Inconvénients : perte de contraste, halos, contre indications.
  • Coût : ++ (+++ en multifocal torique).

Qu’est-ce qu’un implant multifocal ?

Un cristallin présentant une cataracte est une lentille naturelle ayant perdu sa transparence. La chirurgie de la cataracte consiste à l’extraire pour le remplacer par une lentille artificielle claire et translucide. Elle permet de restaurer la transparence perdue du cristallin et de faire converger la lumière sur la rétine. Selon ses propriétés, cet implant peut être monofocal, torique ou multifocal.

Un implant multifocal permet de compenser la presbytie en plus des autres amétropies. Il est généralement composé d’anneaux concentriques afin de proposer de multiples foyers de réfraction portant sur la vision de loin, intermédiaire et de près. Leur principal avantage est l’indépendance aux lunettes.

Les implants multifocaux peuvent être déclinés en implants simples ou toriques :

implant Multifocal simple
Multifocal simple
Implant Multifocal torique
Multifocal torique

Résultat visuel

Séduisants techniquement, le fonctionnement des implants multifocaux repose sur la diffraction de la lumière. Cette diffraction est à l’origine de halos lumineux et d’une perte légère de sensibilité au contraste tout particulièrement dans la pénombre.
Les implants multifocaux répartissent l’intensité lumineuse entre la vision de loin, intermédiaire et de près, ils sont donc gourmands en luminosité. Les patients en ayant doivent donc lire avec beaucoup de lumière et peuvent être gênés dans la pénombre.
De fait une information claire des patients et une stricte sélection préopératoire sont nécessaires.

Perte de contraste avec un implant multifocal
Perte de contraste à droite

Implants multifocaux

  • Pour qui ? Les hypermétropes ou petit myopes souhaitant voir de près et de loin sans correction.
  • Résultat attendu ? Indépendance aux lunettes, petite perte de contraste.
  • Vision : de loin, intermédiaire et de près sans lunettes.
  • Principal atout : autonomie à 90% du temps sans lunettes, loupes pour les petits caractères.
  • Principaux inconvénients : contre-indications, halos lumineux, perte de la sensibilité au contraste.
  • Alternative : la bascule.

Contre-indications à l’implant multifocal

Au cours de la consultation préopératoire, votre chirurgien s’emploiera à déceler l’absence de contre-indications à la chirurgie. L’interrogatoire et l’examen clinique en lampe à fente sont une étape clé.

  • Pathologie maculaire ou rétinienne : La présence d’anomalies maculaires ou rétiniennes tel que la DMLA, un antécédent de décollement de rétine, une membrane épirétinienne, un œdème maculaire,… Contre-indiquent formellement la pose d’implants multifocaux.
  • Diabète non équilibré : Un diabète n’étant pas PARFAITEMENT équilibré depuis plusieurs années contre-indique les implants multifocaux du fait du risque de développement d’anomalies rétiniennes liées au diabète.
  • Astigmatisme irrégulier : Un astigmatisme irrégulier ne se corrige pas avec un implant multifocal torique.
  • Sécheresse oculaire sévère : Une sécheresse oculaire non contrôlée altère l’examen topographique et biométrique. Le bilan préopératoire et le calcul d’implant peuvent être altérés. De plus la sécheresse risquerait d’aggraver la sensation de halos lumineux.

Alternative : la bascule dite monovision

En alternative aux multifocaux, les implants monofocaux permettent un compromis intéressant : la bascule, également dite « monovision« . La vision est nette de loin pour l’œil dominant / directeur (utilisé pour viser), nette en vision de près pour l’œil dominé (fermé pour viser). Ainsi après une courte période d’adaptation, la vision sera bonne à la fois de loin et de près sans prendre conscience de cette différence.

Cette solution est à privilégier chez les patients souhaitant privilégier une « autonomie » sans lunettes et en toute condition de luminosité plutôt qu’une vision de loin, ou de près optimale sans lunettes. Il est habituellement évoqué une autonomie à 80% sans lunettes. Les activités soutenues de lecture et de vision de loin (comme la conduite ou le cinéma) requérant une correction d’appoint.

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Monocle : la première monovision

Bascule dite monovision

  • Pour qui ? Toute personne souhaitant voir de près et de loin sans correction
  • Résultat attendu ? Indépendance aux lunettes environ 80% à 90% du temps + paire de lunettes d’appoint
  • Vision de loin sur l’œil directeur : correcte sans correction, correction pour conduite et cinéma
  • Vision de près dominé : correcte sans correction, correction pour lecture prolongée
  • Principal atout : autonomie 80 à 90% du temps sans lunettes; pas de perte de luminosité
  • Principal inconvénient : vision jamais parfaite sans lunettes

Bascule ou implants multifocaux ?

Les implants multifocaux permettent de compenser la presbytie tout comme la bascule. La sélection des patients est très importante afin d’apporter la meilleure qualité de vision.

Bascule

  • Avantage
    • Qualité de vision.
    • Pas de halos lumineux.
    • Correction d’appoint facile à réaliser.
    • Bien supportée chez le myope.
    • Possible en cas de glaucome, diabète ou DMLA.
  • Inconvénients
    • Altération légère de la vision binoculaire.
    • Sensation de fatigue à la lecture prolongée sans lunettes.
    • Moins bien supportée chez l’hypermétrope.

Multifocaux

  • Avantages
    • Indépendance aux lunettes.
    • Très bien supporté par l’hypermétrope.
  • Inconvénients
    • Hâlos lumineux.
    • Contre-indiqués en cas de glaucome ou DMLA.

Descriptif technique de l’implant multifocal

Les implants multifocaux présentent le plus souvent plusieurs foyers de réfraction diffractant la lumière afin de répondre aux besoins visuels dans les différentes distances de la vision. Ils sont le plus souvent diffractifs (multiples zones de réfraction) et parfois réfractifs (variation de la zone optique sollicitée en fonction du diamètre de la pupille).

Pour imager le fonctionnement des implants multifocaux, il faut considérer que l’implant est composé :

  • D’une optique classique: adaptée à la puissance de l’œil comme le fait un implant monofocal standard
  • D’une optique diffractive ou réfractive: venant modifier de manière fine la focale afin que toutes les distances de vision viennent se focaliser sur la rétine.
Fonctionnement des implants multifocaux
Fonctionnement des implants multifocaux

Afin de faire parler toutes ses qualités optiques les implants multifocaux se doivent donc d’être parfaitement centrés et sont particulièrement sensibles aux erreurs réfractives.

Les différents types d’implants multifocaux

Il existe des implants trois grands types d’implants multifocaux que l’on pourrait résumer de cette façon.

Bifocaux :

Ce sont le plus souvent des implants diffractifs. Ils ont des foyers en vision de loin et de près mais pas en vision intermédiaire. Ils permettent donc de voir de loin (marcher dans la rue) et de près (lecture) mais la vision intermédiaire (ordinateur, cuisiner) est décevante. À ce titre leur utilisation est quasiment abandonnée.

Implant multifocal bifocal
Implant multifocal bifocal

Trifocaux :

Il s’agit également d’implants le plus souvent diffractifs. Ils ont des foyers en vision de loin, intermédiaire et de près. Ils permettent donc de voir de manière satisfaisante de loin (marcher dans la rue), intermédiaire (ordinateur, cuisiner) et de près (lecture).

Implant multifocal trifocal
Implant multifocal trifocal

EDOF :

Il s’agit d’implants à dits à profondeur de champ dont le fonctionnement est le plus souvent réfractif. Ils ont pour particularité de présenter moins de risque de halos lumineux. Ils privilégient généralement la vision de loin et intermédiaire avec nécessité d’une petite paire de lunettes de lecture pour la vision précise de près.

Implant EDOF a profondeur de champ
Implant EDOF a profondeur de champ

Tous ces implants sont déclinables en version torique en cas d’astigmatisme, qui doit être corrigé dès 0,75 dioptrie.

Les chirurgiens de la cataracte de la communauté

Les chirurgiens de la cataracte membres de la communauté Qualidoc pratiquant la pose d’implants multifocaux sont disponibles pour un rendez-vous de consultation proche de chez vous partout en France.

Questions fréquentes

Excellente question, amenant à une réponse s’adaptant à deux situations.

Oui, si l’œil déjà opéré est mon œil directeur, alors il est possible de mettre un implant multifocal sur l’œil non directeur (dominé).

Non, si l’œil déjà opéré est l’œil dominé (non directeur), dans ce cas mieux vaut privilégier un implant monofocal et une paire de lunettes.

Quasiment tous ! Zeiss, Alcon et leurs concurents proposent des optiques multifocales aux caractéristiques légèrement différentes.

Les implants multifocaux présentent de multiples foyers de réfraction. Dans les situations éblouissantes (conduite de nuit par exemple), cette diffraction de la lumière est exacerbée entraînant la vision de ces halos.

Non, il n’est pas possible de voir les anneaux concentriques de l’implant, ceux-ci étant transparents. Cependant la modification de foyers de réfractions peut faire apparaître des halos lumineux dans certaines situations.

Les implants multifocaux diffractent la lumière pour les différents foyers de réfractions. De fait une partie de l’énergie lumineuse est destinée à la vision de loin, une autre partie à la vision de près et un autre à la vision intermédiaire. Il y a donc une déperdition d’énergie lumineuse.

Un implant apodisé est un implant multifocal dont les différents paliers de réfraction sont adaptés du centre à la périphérie de l’implant pour diminuer les aberrations optiques.

Les implants multifocaux ont un coût plus élevé. Ce surcoût n’est pas pris en charge par la sécurité sociale mais par certaines mutuelles. Le surcoût moyen demandé par les établissements de soin est de 150€ pour un implant multifocal simple et jusqu’à 400€ pour un implant torique multifocal (quasi-sur-mesure).

Il n’y a pas de prise en charge des implants multifocaux par la sécurité sociale, l’indépendance aux lunettes étant considérée comme une coqueterie. Cependant certaines mutuelles ayant compris la diminution des frais optiques suivant l’intervention, prennent en charge tout ou partie des implants multifocaux.

Difficile de choisir pour le patient. Le lien suivant peut cependant vous aider dans la prise de décision. ici.

Le temps d’adaptation est très variable. Les patients habitués à travailler dans de bons environnements lumineux sont confortables en moins d’une semaine. D’autres patients mettent plus de temps.

Les chirurgiens de la cataracte de la communauté QualiDoc sont les ophtalmologues ayant élaboré le contenu du site internet dans cette spécialité. Afin de garantir la fiabilité du contenu médical proposé, l’adhésion des médecins-auteurs est conditionnée par la satisfaction des critères suivants :

  • Formation générale initiale : D.E.S. (diplôme d’étude spécialisé) en ophtalmologie
  • Diplôme complémentaire en chirurgie de la cataracte ou apprentissage au cours de l’internat ou du post-internat adapté à la chirurgie de la cataracte
  • Volume annuel d’interventions supérieur à 50 (année précédente ou moyenne sur 3 ans)
  • Taux de reprises chirurgicale dans l’année suivant l’opération <1%
  • Honoraires habituellement rencontrés en chirurgie de la cataracte pour la zone géographique considérée et le niveau de compétences
  • Compétences scientifiques : auteur référencé d’au moins un article sur le réseau Pubmed
Dr Hugo Bourdon

Auteur

Dr Hugo Bourdon

Ophtalmologiste à Paris, le Dr Hugo Bourdon est spécialiste des interventions de cataracte, rétine, glaucome et de chirurgie réfractive. Il exerce au Centre Hospitalier National des 15/20.
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2 commentaires

  1. Article très intéressant…qui m amène à poser une question très importante pour moi .
    J ai été opérée de la cataracte il y a une dizaine d année. Je ne sais pas pourquoi…la vision de près à été choisie . Alors que je voyais très bien de loin , j avais seulement une presbytie….j ai maintenant une correction-3 et -2 ….c est extrêmement perturbant.
    Y a t il possibilité de modifier, changer les implants…en rajouter, laser … ect ….je serai prête à tout tenter .
    Merci beaucoup poir vos conseils.
    Cordialement

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