Cataracte et médicaments
Certains médicaments accélèrent la survenue d’une cataracte. S’ils sont le plus souvent vitaux pour le patient, ils doivent être utilisés à la dose minimale efficace et pendant le laps de temps le plus court possible afin d’en limiter les complications. Les médicaments identifiés comme pourvoyeurs de cataracte (dits cataractogènes) sont les corticoïdes, les sels d’or, l’allopurinol et la chlorpromazine. La forme de cataracte médicamenteuse la plus fréquente est la cataracte sous-capsulaire postérieure (localisée).
Cataracte et médicaments en bref
- Médicaments : corticoïdes, sels d’or, allopurinol & chlorpromazine
- Facteurs de risque : durée et posologie (dose) du traitement
- Prévention : utilisation raisonnée et appropriée des principes actifs
- Symptômes principaux : ternissement des couleurs puis baisse de vision
- Évolution : très variable, peut être rapide
- Traitement : uniquement chirurgical (phacoémulsification)
- Correction optique : lunettes – lentilles non efficace
Qu’est-ce que la cataracte médicamenteuse ?
Les cataractes médicamenteuses correspondent à une opacification induite par les médicaments de la lentille oculaire permettant de réaliser le focus : le cristallin. Il peut s’agir de médicaments pris par voie orale, injectable, en collyres ophtalmiques et parfois en spray inhalé.
Les médicaments peuvent soit interagir avec le cristallin et le dégrader, soit former des dépôts sur cette lentille habituellement parfaitement claire.
Les principaux pourvoyeurs sont de loin les corticoïdes sous toutes leurs formes, suivi de l’allopurinol utilisé dans le traitement de la goutte, la chlorpromazine et les sels d’or.
Cataracte et corticoïdes
La prise de corticoïdes (cortisone) est de loin la première cause de cataractes médicamenteuses. Ils sont utilisés dans le traitement des maladies inflammatoires (auto-immunes), comme antirejet, ou encore pour les allergies graves.
Il s’agit le plus souvent de cataractes sous-capsulaires postérieures, et parfois d’atteinte capsulaire antérieure. La dose et la durée de la prise sont étroitement corrélées au développement de la cataracte. Cependant une part de susceptibilité génétique est certaine et demeure inexpliquée. A noter les enfants sont les plus sensibles et à risque. Chez certains patients, l’arrêt des corticoïdes peut faire régresser les opacités et rétablir la vision.
Les corticoïdes en plus d’accélérer la survenue d’une cataracte peuvent également décompenser une infection oculaire. Le plus souvent il s’agit d’abcès de cornée qu’ils soient bactériens, viraux ou fongiques. Ils entraînent également chez certains patients des hypertonies oculaires et par conséquent des glaucomes. Leur utilisation, bien qu’indispensable doit donc être raisonnée et surveillée.
Cataracte et autres médicaments
Les autres médicaments entraînant la survenue d’une cataracte sont :
- Les sels d’or : utilisés dans le traitement des arthrites, on retrouve un dépôt capsulaire antérieur chez 50% des patients traités depuis plus de 3 ans.
- La chlorpromazine : utilisée dans le traitement de certaines affections psychiatriques, elle entraîne des dépôts capsulaires antérieurs chez la moitié des patients ayant reçu une dose cumulée de plus de 1000g au cours de leur vie.
- L’allopurinol : utilisé dans le traitement de la goutte, il entraîne une cataracte chez les patients ayant utilisé de traitement durant de longues années à forte dose.
- Les anti-MEK: traitement expérimental et révolutionnaire du mélanome, ces biothérapies donnent chez certains patients des cataractes avec glaucome aigu devant être prise en charge en urgence.
Quelles sont les autres atteintes ophtalmologiques des médicaments ?
La prise de certains traitements peut retentir sur d’autres structures de l’œil. Parmi elles on retrouve :
Le nerf optique (glaucome) :
Certains médicaments par leur mode d’action peuvent entraîner une augmentation de la tension oculaire abîmant le nerf optique, il s’agit du glaucome. Les corticoïdes tout particulièrement en collyres sont pourvoyeurs d’hypertonie. En cas d’angle étroit, certains antidépresseurs ou neuroleptiques peuvent également faciliter les poussées d’hypertonie.
La cornée
Les atteintes de la cornée se traduisent le plus souvent par la présence de dépôts médicamenteux venant l’opacifier. Le traitement le plus fréquemment retrouvé est l’amiodarone utilisé dans les troubles du rythme cardiaque. On retrouve également la chloroquine utilisée dans le traitement du paludisme et du lupus mais aussi la chlorpromazine également pourvoyeuse de cataractes.
La rétine
Certains médicaments présentent une toxicité pour les photorécepteurs de la rétine. Or ces cellules sont les plus précieuses afin de capter les images, les traiter et les envoyer au cerveau. La chloroquine et l’hydroxychloroquine utilisées au long cours dans le traitement du lupus et du paludisme peuvent entraîner une atrophie de la macula. Le tamoxifène utilisé dans le cancer du sein cause, lui, des dépôts sur la macula, toxiques pour les photorécepteurs.
La rétine n’étant pas interchangeable comme le cristallin, un suivi régulier des patients par un ophtalmologue est requis et généralement organisé dès l’introduction des traitements.
Autres
Certains médicaments tels que les bisphosphonates utilisés dans le traitement de l’ostéoporose entraînent des inflammations intra oculaires nommées uvéites. L’ethambutol utilisé dans le traitement de la tuberculose peut lui être toxique pour le nerf optique, causant une neuropathie optique rapidement progressive. Pour finir le topiramate, un antiépileptique peut lui donner des hypertonies oculaires.
Traitement de la cataracte médicamenteuse
Une fois installée, la cataracte médicamenteuse ne peut régresser, en dehors de formes rares de cataractes induites pas les corticoïdes chez l’enfant. La cataracte induite par les médicaments se traite comme une cataracte classique ! Son traitement est donc chirurgical.
L’opération se déroule sous anesthésie locale et consiste à aspirer la cataracte au travers d’une micro-incision et à la remplacer par un implant corrigeant la vision. La technique se nomme phacoémulsification.
Questions fréquentes
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Les médicaments favorisant la cataracte sont : les corticoïdes (cortisone), les sels d’or, l’allopurinol, la chlorpromazine ou encore les anti-MEK
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Non, un médicament prescrit s’inscrit toujours dans une balance bénéfices/risques. Il vaut mieux de fait parler avec votre médecin de l’utilité de garder ou non ce traitement plutôt que de l’arrêter spontanément.
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Oui, les corticoïdes sont certes pourvoyeurs de cataractes, mais peuvent aussi décompenser des infections de cornée et faire monter la tension oculaire au risque d’abîmer le nerf optique, c’est le glaucome. Leur utilisation doit donc être raisonnée et surveillée.
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Bonne question, les corticoïdes sont de puissants anti-inflammatoires. Leur emploi après les opérations ophtalmologiques est donc indispensable afin de limiter la rougeur, les douleurs et les inflammations intraoculaires souvent plus délétères pour l’œil que les corticoïdes.
Les chirurgiens de la cataracte de la communauté
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