Le seul traitement efficace permettant de guérir une cataracte, à ce jour, est la chirurgie. Différents éléments peuvent être toutefois être précisés quant aux alternatives. En matière de prévention, la cataracte est favorisée par l’exposition solaire (UV), le tabagisme, le diabète et les traumatismes oculaires. Maîtriser l’exposition à ces facteurs, réduit le risque de souffrir d’une cataracte et retarde l’âge de son apparition. Une fois présente, aucun médicament ne permet de retour en arrière. Bien que non prouvée scientifiquement, le rôle d’une alimentation équilibrée, de certains compléments alimentaires, voire de l’homéopathie est avancé par certains médecins pour ralentir la progression de la cataracte… et donc de la chirurgie.

Prévention et traitement naturel de la cataracte en bref

  • Objectif : ralentir l’opacification du cristallin
  • Protection : protection solaire (UVA-UVB), équilibre diabétique, éviter les chocs
  • Suppression des facteurs de risque : sevrage tabagique
  • Alimentation : diversifiée & équilibrée
  • Compléments alimentaires : vitamine C & E, lutéine

Pourquoi prévenir la cataracte ?

La cataracte est un processus de vieillissement physiologique du cristallin. S’il n’est pas possible d’influer sur l’avancée en âge, réduire les agressions extérieures sur le cristallin permet de ralentir l’évolution de la cataracte.
Ces mesures préventives se prennent dès le plus jeune âge, le vieillissement de cristallin démarrant dès la naissance.

Prévention des facteurs de risque

La prévention des facteurs de risque passe principalement par la réduction des agressions extérieures du cristallin, quelles qu’elles soient. L’objectif des mesures de prévention est de réduire le « stress oxydatif » accélérant la formation des opacités.

Protection solaire : port des lunettes de soleil

L’exposition aux UVA et UVB est un facteur de risque reconnu vieillissement du cristallin et donc de cataracte. Le port d’une protection solaire catégorie 3 à 4 avec une monture couvrante permet de réduire les agressions solaires extérieures.
Les verres photochromiques type « transition » permettent d’adapter la protection en permanence sans changer de paire de lunettes. Ils peuvent également être proposés dans le cadre de la DMLA.

Avoir une alimentation équilibrée : vitamines & antioxydants

Une alimentation saine, variée, diversifiée, riche en vitamine C & E, en antioxydants permetrait de ralentir l’opacification du cristallin et améliore l’espérance de vie en bonne santé. Une alimentation composée de 7 à 10 fruits & légumes par jour permet ainsi de diminuer le stress oxydatif imposé au cristallin et retarder la survenue d’une cataracte gênante.

Sevrage tabagique : arrêter de fumer

Le tabac inhalé est une source majeure de stress oxydatif. En plus d’affecter le cœur, les vaisseaux et les poumons, les agents toxiques contenus dans les inhalations accélèrent également l’opacification du cristallin.
À noter la fumée de tabac dans les yeux n’est-elle, pas pourvoyeuse de cataracte mais principalement de sécheresse oculaire.

Équilibre du diabète & contrôle de la glycémie

Les variations de glycémie en cas de diabète mal équilibré entraînent des gonflements et dégonflements du cristallin. Ces variations sont responsables d’altérations des jonctions entre les protéines du cristallin et altèrent sa transparence. Un équilibre strict du diabète est donc un facteur retardant l’évolution vers une cataracte gênant la vision.

Protection contre les traumatismes

Les traumatismes brutaux et répétés en compression de l’œil sont délétères pour toutes les structures de l’œil, et tout particulièrement le cristallin, sa zonule et la rétine. Ainsi les personnes pratiquant un sport de combat avec coups portés à la tête sont susceptibles de développer une cataracte traumatique.

Dépister et soigner une infection materno-fœtale

De rares formes de cataracte sont causées par la présence d’une infection maternelle au cours de la grossesse : herpès génital, syphilis, toxoplasmose, cytomégalovirus (CMV)… Le dépistage de ces infections est réalisé lors du bilan de prégrossesse et pendant la grossesse en cas de facteurs de risque d’exposition.
En cas d’infection active lors de la grossesse, un suivi régulier de l’enfant de la naissance à ses 1 an est le plus souvent mis en place afin de détecter la survenue d’une cataracte congénitale ou précoce.

Alimentation et ralentissement de la cataracte

Une alimentation riche en vitamines, minéraux et antioxydants permettrait de diminuer la formation de radicaux libres et ralentir l’évolution de la cataracte. À noter, aucune de ces mesures ne permet de stopper totalement ou faire régresser la cataracte.

Vitamine C

Les données épidémiologiques, notamment sur l’étude de jumeaux, ont mis en évidence un retard d’apparition de la cataracte chez les patients utilisant une supplémentation en vitamine C à forte dose par compléments alimentaires.
Cependant de nombreux essais cliniques se contredisent et la preuve scientifique demeure faible.

Lutéine

La lutéine est un agent antioxydant protégeant contre la toxicité des radicaux libres. Elle est également utilisée avec le zéaxanthine dans le traitement de la DMLA sèche. Elle se retrouve sous forme de compléments alimentaires, mais aussi dans les légumes verts, oranges et jaunes : épinards, chou, brocolis, agrumes, courge, maïs,…

Multivitamines et bêtacarotène

Le bénéfice potentiel d’une supplémentation vitaminique & en bêtacarotène repose sur un seul essai clinique chinois portant sur 2141 patients durant 5 ans. Une partie de la cohorte recevait une capsule contenant ces nutriments et l’autre un placebo. Cette supplémentation aurait permis de ralentir la survenue d’une cataracte dans le groupe test comparé au groupe placebo.

Vitamine E

Certaines études épidémiologiques (analyse de la population) laissent penser que la supplémentation en vitamine E aurait un effet bénéfique sur le ralentissement de la cataracte. Cependant aucun essai clinique comparatif n’a confirmé ce potentiel bénéfice.

Bleuet ou myrtille (Vaccinium myrtilloides ou Vaccinium myrtillus)

Le bleuet et la myrtille étaient traditionnellement utilisés en Europe dans le traitement de la cataracte. Il s’agit cependant d’un remède de grand-mère sans essai clinique sérieux réalisé chez l’humain.
Attention, manger les fruits frais en grande quantité peut déséquilibrer un diabète et entraîner des troubles du transit.

Conclusion

Si l’opération de la cataracte est sûre et maîtrisée, les gestes complémentaires afin d’espérer ralentir son évolution et retarder l’échéance de la chirurgie ont un caractère rassurant. Les mesures hygiéno-diététiques se basant principalement sur une hygiène de vie saine et équilibrée, les adopter fera au pire gagner quelques années de vie en bonne santé après avoir retardé l’intervention.

Questions fréquentes

Une alimentation saine, diversifié et équilibrée, riche de vitamine C & E ainsi qu’en lutéine permettrait de ralentir l’évolution de la cataracte.

Même si les preuves scientifiques d’efficacité sont faibles, une supplémentation en vitamine C & E et lutéine peut être introduite en espérant ralentir l’évolution de la cataracte.
Compte tenu de faible bénéfice attendu, ceux-ci ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.

Il n’existe malheureusement aucun collyre ayant fait la preuve de son efficacité afin de ralentir l’évolution de la cataracte, et encore moins afin de la faire régresser.

Malheureusement non, aucun traitement homéopathique n’est recommandé. En cas de diabète mal équilibré, l’apport en sucre par granules d’homéopathie est même déconseillé.

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Dr Hugo Bourdon

Auteur

Dr Hugo Bourdon

Ophtalmologiste à Paris, le Dr Hugo Bourdon est spécialiste des interventions de cataracte, rétine, glaucome et de chirurgie réfractive. Il exerce au Centre Hospitalier National des 15/20.
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