La migraine ophtalmique correspond à la survenue de céphalées (maux de têtes) précédées par des apparitions visuelles. Ces symptômes visuels prennent presque toujours la forme d’un éclair se déplaçant en spirale dans le regard et laissant place à une perte de vision centrale. Ce symptôme, très impressionnant la première fois que l’on y est confronté, est appelé «scotome scintillant» et dure le plus souvent moins de 30 minutes. Il est aussitôt suivi de l’apparition des maux de tête. Le premier épisode de migraine donne lieu à la réalisation d’une imagerie cérébrale (IRM) qui est presque toujours normale. Il s’agit d’une maladie bénigne, traitée par antalgiques au moment des crises. Les migraines ophtalmiques ne doivent pas être confondues avec la fatigue visuelle liée à un défaut de correction qui, si elle se manifeste également par des maux de tête, est très différente.

migraine ophtalmique scotome scintillant
Symptôme de migraine ophtalmique : vision d’un « scotome scintillant »

La migraine ophtalmique en bref

  • Causes : phénomènes neuro-vasculaires
  • Facteurs de risque : hérédité, plus fréquent chez les femmes
  • Facteurs déclenchant : prise de café, excitants, fatigue, stress
  • Fréquence : 20% des migraines, qui concernent elles-même 20% des adultes
  • Symptômes : scotome scintillant suivi de céphalées (maux de tête)
  • Scotome scintillant : vision d’un éclair en spirale laissant en place à une vision floue
  • Durée d’un épisode : de 30 minutes à plusieurs heures
  • Bilan : IRM cérébrale
  • Traitement : antalgiques, ani-inflammatoire (AINS), anti migraineux (triptans)
  • Gravité : inconfortable mais bénin

Qu’est-ce qu’une migraine ophtalmique ?

La migraine ophtalmique représente environ 20% de l’ensemble des migraines, qui concernent elles-mêmes 20% environ des adultes. Il s’agit d’une forme de migraine dont la particularité réside dans l’apparition de manifestations visuelles qui précèdent la survenue des maux de tête (céphalées). On parle également de migraine avec aura visuelle

La migraine ophtalmique évolue donc en deux phases :

  • Aura migraineuse
  • Céphalées

Quels sont les mécanismes d’une migraine ophtalmique ?

La crise migraineuse, de manière générale, est due à une dilatation et une inflammation transitoire des artères méningées consécutive à une stimulation nerveuse. Ce phénomène neuro-vasculaire engendre la douleur. Il est surtout important de comprendre que l’origine n’est pas ophtalmologique.

Quels sont les facteurs déclenchants d’une migraine ophtalmique ?

  • La personne concernée trouve parfois des éléments déclencheurs, comme un changement de rythme de vie (manque de sommeil, stress…), une consommation de certains aliments (chocolat, charcuterie…) ou certaines boissons (café, alcool…).
  • Il existe aussi des facteurs hormonaux en lien avec le cycle féminin, des facteurs météorologiques ou d’exposition à certains stimuli sensoriels.
  • Enfin, il semble exister une part d’hérédité potentielle dans la migraine ophtalmique. En 2016, une étude génétique de grande ampleur publiée par l’International Headache Genetics Consortium a montré l’identification de plusieurs gènes en faveur d’une susceptibilité migraineuse.

Manifestations visuelles

Les symptômes visuels constituent la première phase d’une crise. Ils précèdent habituellement les maux de tête et peuvent durer de quelques minutes à 1 heure, rarement plus. Toutefois, les troubles visuels peuvent également se chevaucher avec les céphalées. Ils peuvent prendre plusieurs formes

  • sensation d’éclair puis perte de la vision centrale pouvant être impressionnante ;
  • points lumineux noirs et blancs dans le champ visuel ;
  • tache lumineuse scintillante de petite taille devenant de plus en plus grande, appelée scotome scintillant ;
  • vision floue et déformée.

Qu’est-ce qu’un scotome scintillant ?

Un scotome scintillant est l’épisode visuel classique typique caractérisant la migraine ophtalmique. Il se manifeste par la vision d’un arc brisé lumineux se déplaçant en spirale et laissant place à un flou visuel. Très impressionnant, il s’agit d’un symptôme bénin.

Maux de tête

Après les symptômes visuels arrivent les céphalées d’intensité moyenne à forte. Elles sont souvent décrites comme pulsatiles (battantes) et unilatérales. Elles sont associées à une hypersensibilité au bruit et à la lumière, imposant généralement d’aller s’isoler dans une pièce sombre et au calme. À cette crise migraineuse, pouvant durer de quelques heures à quelques jours, s’ajoutent parfois des nausées ou des vomissements.

Fatigue visuelle et migraines ophtalmiques, c’est pareil ?

Non! Fatigue visuelle et migraines ophtalmiques sont deux notions bien distinctes. La migraine ophtalmique est une maladie du cerveau dont les manifestations sont ophtalmologiques. La fatigue visuelle est un défaut de correction ophtalmologique qui se manifeste par des maux de tête.

  • Céphalées et fatigue visuelle – La mal de tête est plutôt globale et non localisée d’un seul côté comme dans le cas d’une migraine. En outre, il correspond plutôt à une sensation de pression au niveau du front et des tempes plutôt qu’une sensation de battements du cœur dans la tête de la personne en crise migraineuse.
  • Troubles de la vision et fatigue visuelle – Le trouble de la vision en cas de fatigue visuelle est consécutif à l’effort nécessaire à la vision de près. Il peut résulter d’une correction inadaptée, insuffisante ou seulement d’un effort de lecture très important. Le temps passé devant les écrans peut influencer la survenue des céphalées. Il se manifeste par une vision floue, aggravée par les efforts de concentration visuelle.
lunettes de l'enfant
La fatigue visuelle est corrigée par le port d’une correction optique

Fréquence des crises

La fréquence des crises migraineuses varie d’une personne à l’autre. Certains sont concernés quelques fois par an là où d’autres vivent des épisodes récurrents plusieurs fois par mois, retentissant alors sur leur vie quotidienne.

Quand faut-il consulter ?

Même si les symptômes visuels de la migraine ophtalmique sont assez caractéristiques, ils peuvent se révéler plus sournois. Il est alors préférable de consulter un ophtalmologiste dont l’examen spécifique et complet permettra d’éliminer toute cause oculaire ou visuelle. Il analysera également précisément la nature des plaintes et manifestations.

Une migraine ophtalmique requiert-elle un bilan ?

Par précaution, il faut réaliser une IRM cérébrale après la 1ère crise migraineuse avec aura visuelle. Le plus souvent, celle-ci s’avère normale. 

Le traitement de la migraine ophtalmique

Au niveau médicamenteux, le traitement repose :

  • Le plus souvent sur les antalgiques dits classiques. Certaines personnes sont parfaitement soulagées avec du paracétamol.
  • D’autres ont besoin d’une classe médicamenteuse de palier supérieur tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène par exemple)
  • Il existe également des traitements médicamenteux spécifiques, comme les Triptans, en seconde intention, lorsque les antalgiques habituels se révèlent inefficaces.
  • En cas de nausées et/ou vomissements, des médicaments anti-émétiques peuvent être prescrits en association.

Hygiène de vie et traitement non médicamenteux

Le mieux est encore d’essayer de prévenir les crises en identifiant les facteurs déclenchants et, quand cela est possible, en les évitant. Même s’il semble exister des facteurs d’hérédité, l’hygiène de vie, de manière générale, joue un rôle clé dans la survenue des crises migraineuses.

Questions fréquentes

La migraine ophtalmique correspond à la survenue de céphalées (maux de têtes) précédées par des apparitions visuelles.

Les migraines, de manière générale, sont dues à une dilatation et une inflammation des artères dans la tête, souvent à cause d’une stimulation nerveuse. L’origine de ce phénomène, qui engendre la douleur, n’est pas ophtalmologique.

Les éléments déclencheurs, peuvent être liés au rythme de vie (manque de sommeil, stress…), à la consommation de certains aliments (chocolat, charcuterie…) ou boissons (café, alcool…) ou à des facteurs hormonaux en lien avec le cycle féminin, les facteurs météorologiques ou l’exposition à certains stimuli sensoriels.

Enfin, il semble exister une part d’hérédité potentielle dans la migraine ophtalmique.

  • Avec des médicaments de première intention : Les antalgiques classiques, tels que le paracétamol, ou des anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène, permettent le plus souvent de soulager les migraines ophtalmiques.

  • En étant proactif sur son hygiène de vie : Le meilleur moyen de traiter les crises est de les éviter en identifiant les facteurs déclenchant, et en adaptant son hygiène de vie en conséquence.

Première phase : Les symptômes visuels, qui caractérisent la première phase de ce type de migraine, peuvent prendre différentes formes : éclairs, perte de vision centrale, points ou tâches lumineux et vision floue. Cette phase visuelle précède le plus souvent les maux de tête et peut durer de quelques minutes à 1h, rarement plus.

Deuxième phase : Après les symptômes visuels arrivent les céphalées, crise migraineuse, pouvant durer de quelques heures à quelques jours, à laquelle s’ajoutent parfois des nausées ou des vomissements.

La fréquence et la durée des crises migraineuses varient d’une personne à l’autre. Certains sont concernés quelques fois par an là où d’autres vivent des épisodes récurrents plusieurs fois par mois.

Comme elles sont associées à une hypersensibilité au bruit et à la lumière, ces migraines imposent généralement d’aller s’isoler dans une pièce sombre et au calme.

  • Avec des médicaments de première intention : Les antalgiques classiques, tels que le paracétamol, ou des anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène, permettent le plus souvent de soulager les migraines ophtalmiques.

  • Par précaution, il faut réaliser une IRM cérébrale après la 1ère crise migraineuse avec aura visuelle. Le plus souvent, celle-ci s’avère normale.

La migraine avec aura est une migraine avec des troubles neurologiques. Dans une grande majorité des cas (+/- 90%) les migraines avec aura sont des migraines ophtalmiques – avec des troubles visuels. Le reste du temps « l’aura » peut consister en des troubles du langage ou de l’audition.

Sources

Dr Romain Jaillant

Auteur

Dr Romain Jaillant

Ophtalmologiste à Paris, le Dr Jaillant est spécialiste des interventions de cataracte, rétine et de chirurgie réfractive. Il exerce au Centre Ophtalmologique Paris 17 - SOS Oeil.
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1 commentaire

  1. Au moment du scotome, il suffit de se concentrer en fermant les yeux pour faire disparaitre le scotome en moins d’1 minute et si cela survient, on peut réouvrir les yeux et la migraine n’apparaitra pasA tester chez le migraineux ophtalmique et en cas de succès le généraliser sur internet comme nouvelle prévention de la migriane ophtalmique

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