Le trou maculaire est une déchirure au centre de la rétine, sur la zone appelée macula (également fovéa), responsable de la vision précise. Le trou maculaire est donc responsable d’une baisse de vision et de la perception d’une tache sombre fixe appelée scotome. On parle alors de « syndrome maculaire ». Le trou maculaire est le plus souvent lié à un décollement du vitré, mais peut également être causé par un traumatisme oculaire. Les cas de fermeture spontanée du trou maculaire sont exceptionnels. Son traitement est donc uniquement chirurgical. La seule technique reconnue est la vitrectomie associée à un assouplissement de la macula (pelage) et suivie d’un appui sur le trou par du gaz (tamponnement). L’opération dure 30 à 40 minutes, sous anesthésie locale, et ne nécessite pas de nuit à l’hôpital (ambulatoire). La récupération visuelle, souvent partielle, prend 1 à 3 mois.

Formation du trou maculaire

Le trou maculaire et sa chirurgie

Trou maculaire bref

  • Définitions : trou en opercule au centre de la macula
  • Symptômes : scotome (tache noire), baisse de vision
  • Causes : âge, décollement du vitré
  • Evolution : brutal
  • Diagnostic : fond d’œil et OCT
  • Traitement : chirurgical uniquement

L’opération en bref

  • Nom complet : vitrectomie + pelage + tamponnement (gaz)
  • Degré d’urgence : relative (< 15 jours)
  • Hospitalisation : ambulatoire
  • Jeûne à respecter : oui
  • Anesthésie : locale par péribulbaire
  • Durée : 30 à 40 minutes.
  • Suites opératoires : œil rouge 7 à 10 jours
  • Douleurs postopératoires : légères, 3 à 7 jours.
  • Arrêt de travail et reprise conduite : 3 à 4 semaines
  • Récupération visuelle : partielle ou totale sous 1 à 3 mois
  • Traitement postopératoire : collyres + antidouleurs + positionnement
  • Complications : infection, récupération médiocre, décollement de rétine

Qu’est-ce qu’un trou maculaire ?

La définition du trou maculaire est la formation d’une déchirure en opercule au centre de la macula (portion de la rétine centrale servant à la vision précise). Quand le trou maculaire se forme, la déchirure ronde et localisée au centre de la rétine altère les fonctions visuelles.
La vision est donc comparable à une photo avec une tache sombre en son centre. On parle de scotome central. Ce scotome peut être plus ou moins large et est responsable d’une baisse de vision.
Il s’agit d’une pathologie rétinienne chirurgicale plus rare que le décollement de rétine et les membranes épimaculaires.
Le trou maculaire est le plus souvent causé par un décollement postérieur du vitré pathologique et incomplet : le vitré trop adhérent peine à se détacher et emporte un opercule de rétine au niveau de sa portion la plus fine : la macula.

Trou maculaire
Trou maculaire
Source AAO

Qu’est-ce qu’une traction vitréo-maculaire ?

La traction vitréomaculaire correspond à une adhérence du vitré sur la macula SANS trou maculaire. Le vitré adhère et tire la macula au risque de former un défect : le trou maculaire. La traction est donc un stade de pré-trou maculaire, potentiellement spontanément réversible.

Causes des trous maculaires

Les trous maculaires et tractions sont le plus souvent la conséquence d’un décollement postérieur du vitré anormal. On parle de trou maculaire primaire.
Parfois d’autres facteurs déclenchant peuvent être retrouvés, on parle dans ce cas de trous maculaires secondaires :

  • Post-traumatique
  • Myopie forte
  • Post décollement de rétine par amincissement de la macula
Décollement du vitré - DPV
Décollement du vitré – Cause de trou maculaire
Source AAO

Symptômes et manifestations

Le trou maculaire correspond à une atteinte de la rétine centrale et donc du centre de la vision. Il s’agit de la zone de rétine la plus concentrée en photorécepteurs, et retentissant le plus sur la vision. La présence d’un défect en opercule (trou) au centre de la macula est donc responsable d’un syndrome maculaire combinant les 2 symptômes suivants :

  • Baisse de vision brutale
  • Scotome (tache noire centrale) d’apparition rapide

Les symptômes de la traction vitréomaculaire sont identiques mais souvent fluctuants en fonction de l’intensité de la traction.

Grille d'Amsler : scotome central
Scotome central – Tache centrale sombre et fixe

Evolution du trou maculaire

Le trou maculaire apparaît le plus souvent de manière brutale, sans prévenir, et sans facteur déclenchant. Une fois les symptômes installés, ceux-ci restent stables. Seule une opération permet de refermer le trou et résorber en tout ou partie les symptômes visuels.
Il s’agit d’une urgence chirurgicale relative.

Pronostic et récupération visuelle

Le trou maculaire est de pronostic variable en fonction de sa cause, de son retentissement et de sa largeur.
Les facteurs de bon pronostic visuel et chirurgical sont : petit trou maculaire (< 250 um), récent (< 1 mois), avec vision correcte ( > 5-6/10).
Les facteurs de mauvais pronostic visuel et chirurgical sont : grand trou maculaire (> 450um), ancien ( > 3-4 mois), avec baisse de vision profonde (< 2/10) et les trous maculaires d’origine traumatique.

Diagnostic et examen préopératoire

Le bilan ophtalmologique permettant de confirmer le diagnostic de trou maculaire et préparer à l’intervention. Il est décomposé de la manière suivante :

  • Mesure de l’acuité visuelle et recherche du scotome.
  • Examen en lampe à fente.
  • Fond d’œil : on observe un défect (trou) sur la macula au fond d’œil.
  • OCT : interruption de la rétine centrale (trou) avec espacement de ses bords.
Trou maculaire en OCT : défect de la rétine centrale
OCT du trou maculaire

La traction vitréomaculaire ou stade de prétrou maculaire

La traction vitréomaculaire est une le stade précédent le trou maculaire. La pathologie est le plus souvent asymptomatique ou responsable de symptômes de trou maculaire à minima : scotome fluctuant et baisse de vision transitoire.

traction vitréomaculaire
Traction vitréomaculaire sans trou

Opération du trou maculaire & de la traction vitréo-maculaire

L’opération du trou maculaire consiste à assouplir la rétine entourant le trou avant d’en repousser les bords à l’aide de gaz pour que le trou se referme. L’accès à la macula se fait au travers de 3 incisions de la taille d’une tête d’épingle.

Existe-t-il un traitement médical ou naturel du trou maculaire ?

Il n’existe malheureusement pas de traitement médical et encore moins naturel du trou maculaire. Sa prise en charge est malheureusement uniquement chirurgicale.
Concernant la traction vitréomaculaire, en l’absence de gène visuel et en l’absence d’évolution vers un trou maculaire, une surveillance simple en consultation est suffisante, sans opération.

La chirurgie en bref

  • L’anesthésie est obtenue par injection péri oculaire
  • 3 guides microscopiques sont insérés
  • Aspiration du vitré par vitrectomie
  • Assouplissement de la rétine autour du trou (pelage)
  • Injection de gaz pour appuyer sur les bords du trou (tamponnement)
Opération du trou maculaire

Quelle anesthésie pour un trou maculaire ?

L’opération du trou maculaire se déroule sous anesthésie locorégionale dite « péribulbaire ». Un produit anesthésique est injecté autour du globe oculaire, supprimant la douleur et les mouvements involontaires de l’œil.
Afin de rendre la procédure d’anesthésie indolore, une sédation est réalisée, cela veut dire que l’anesthésiste injecte un produit anxiolytique et anesthésiant dans les veines afin de détendre tout le corps et lever toute anxiété. Une consultation d’anesthésie et un jeûne de 6 heures précédant l’intervention sont donc nécessaires.

Trou maculaire
Chronologie des étapes pré- et postopératoires du trou maculair

Quel taux de réussite pour l’opération du trou maculaire ?

Le taux de réussite pour l’opération des trous maculaires dépend en partie de la largeur du trou. Il est possible d’approximer les taux de réussite des interventions de la manière suivant :

  • < 250 um : 99%
  • 250-450 um : 80%
  • 450-600 um : 60%
  • > 600 um : taux de fermeture faible, ajout d’une membrane amniotique

Les étapes de l’opération

À l’arrivée à la clinique, le patient réalise son admission. Il s’agit de vérifier les données administratives : identité, sécurité sociale & mutuelle.

Le patient est ensuite accompagné en chambre simple ou commune, les chirurgies ophtalmologiques ne nécessitant généralement que peu de temps de repos postopératoire.

L’infirmière d’ambulatoire réalise les premières vérifications : identité, nature de l’intervention, coté opéré, absence d’évènement récent (rhume, conjonctivite,…). Ces vérifications seront réalisées à de multiples reprises avant l’intervention afin de prévenir toute erreur médicale.

Elle invite ensuite le patient à se changer et à revêtir un pyjama de bloc opératoire.

Des collyres anesthésiques et mydriatiques (dilatant la pupille) sont instillés afin de préparer l’œil à l’intervention.

En fonction de l’organisation des blocs, la préparation et la réalisation de l’anesthésie locale (péribulbaire) se font le plus souvent en salle de préparation, adjacente à la salle de bloc opératoire.

  • Le patient est amené jusqu’au bloc opératoire par le brancardier, avant d’être installé sur un brancard spécialement dédié à l’ophtalmologie. Il dispose d’un appuie-tête enveloppant permettant de limiter les mouvements de tête tout en restant confortable.
  • L’accueil est réalisé par l’infirmière anesthésiste qui réalise de nouvelles vérifications (identité, coté, nature de l’intervention).
  • Une perfusion et des éléments de surveillance (électrodes et brassard à tension) sont ensuite installés.
  • Des collyres anesthésiques sont instillés et l’anesthésiste est appelé afin de réaliser l’anesthésie péribulbaire.

L’anesthésie péribulbaire met 5 à 10 minutes à diffuser et agir correctement, elle est donc le plus souvent réalisée en salle de préparation par l’anesthésiste aidé de son infirmière (IADE).

  • Un produit destiné à détendre le patient est injecté, diminuant la sensation d’anxiété et de douleur.
  • L’anesthésiste procède ensuite à l’anesthésie péri oculaire : un produit anesthésiant (Carbocaïne et/ou Naropeïne) est instillé autour du globe oculaire empêchant les douleurs et les mouvements de l’œil.
  • En fonction des habitudes de l’anesthésiste, une compression est fréquemment posée sur l’œil afin d’aider le produit anesthésique à diffuser autour du globe.

Une fois l’anesthésie réalisée place a l’intervention. Le transfert en salle d’opération se réalise sur le brancard. L’intervention dure environ 30 à 40 minutes.

  • La tête est fixée à l’aide d’un sparadrap pour éviter les mouvements.
  • L’œil et le visage sont désinfectés à la bétadine® ophtalmique. Du fait de l’anesthésie, cette étape est indolore.
  • Un champ stérile est installé afin de couvrir le visage en laissant l’œil libre.
  • Mise en place du blépharostat (insert permettant de garder les paupières ouvertes sans clignement).

Mise en place de 3 trocarts :

  • Le plus bas sert au terminal d’irrigation, il permet de compenser la pression oculaire.
  • Les 2 trocarts supérieurs permettent de passer les instruments : tout d’abord le vitréotome et la lumière, puis le laser.

Vitrectomie – afin d’accéder à la macula, il faut retirer le gel présent devant la rétine : le vitré.

  • Une lentille posée sur l’œil permet de voir à travers la pupille.
  • Le vitré et la rétine sont éclairés à l’aide d’une endolumière passée au travers d’un des trocarts.
  • Au travers du dernier trocart, le vitré est aspiré à l’aide d’un micro-aspirateur coupant et aspirant à haute fréquence : le vitréotome.

Coloration et pelage de la macula – Une fois la vitrectomie terminée, les bords du trou doivent être assouplis. Pour celà, la couche la plus superficielle de la macula appelée membrane limitante est colorée puis retirée manuellement à l’aide d’une micropince. On parle de « pelage »

Contrôle de la rétine et tamponnement

  • Une fois la rétine assouplie, il faut aider les bords du trou maculaire à se rapprocher
  • Le contenu de l’œil est donc remplacé par du gaz expansif afin d’appuyer sur les bords du trou.
  • Le gaz partira seul en 15 à 30 jours en fonction du gaz utilisé. Le choix du gaz dépend de la zone de la déchirure.

Retrait des trocarts – Les incisions étant extrêmement fines, il n’y a que très rarement besoin de suture. On parle d’incisions auto-étanches.

Pansement coque – Une pommade antibiotique et anti-inflammatoire est instillée, puis un pansement en coton et une coque transparente sont placés sur l’œil.

 

 

  • Repos en unité d’ambulatoire pendant 1 à 2h
  • Démarrage du positionnement : face vers le sol afin d’augmenter les chances de réussite
  • Retour à domicile en taxi ou accompagné.
  • Dormir avec la coque oculaire la nuit pendant 1 semaine
  • Démarrer les traitements postopératoires le soir même ou le lendemain

    Bien se comporter durant l’opération du trou maculaire

    L’opération est parfaitement indolore. Le front est engourdi par l’anesthésie et seules des ombres et des lumières sont visibles. Il est primordial de ne pas bouger, y compris à la vue des ombres d’instruments… ce qui est parfois délicat 😉 Les principales consignes à respecter durant l’opération sont les suivantes :

    • Ne pas bouger, ne pas hocher la tête
    • Garder les bras le long du corps, ne pas se frotter le visage
    • Ne pas faire la conversation au chirurgien
    • Avoir des pensées douces & agréables
    • Prévenir doucement en cas de quinte de trou

    Suites opératoires et convalescence

    Récupération visuelle et disparition du tamponnement

    • Pour toute chirurgie de trou maculaire, un tamponnement est réalisé afin de « rapprocher » les bords du trou
    • Le tamponnement est réalisé à l’aide d’un gaz expansif : SF6 ou C2F6
    • En fonction du gaz choisi, celui-ci reste 15 à 30 jours dans l’œil puis s’évapore tout seul. Il est remplacé par un néovitré sécrété par l’œil.

    Vision à travers le gaz

    La vision est réduite à la perception d’ombres après l’intervention.
    Elle revient ensuite progressivement de haut en bas en même temps que le gaz se dissipe.

    Disparition du tamponnement par gaz
    Disparition progressive du tamponnement. La vision revient de haut en bas.

    Positionnement postopératoire.

    Afin de maximiser les chances de réussite de l’intervention, le positionnement postopératoire est préférable dans la chirurgie des trous maculaires.
    Ainsi il est recommandé de positionner la tête face vers le sol pendant 5 à 7 jours après l’intervention au minimum.
    Les tractions vitréomaculaires ne requièrent-elles pas de positionnement postopératoire.

    Soins postopératoires

    Les principaux médicaments administrés après l’opération sont des collyres (gouttes) inflammatoires, antibiotiques.

    • .Collyres – Antibiotiques + anti-inflammatoires + hypotonisants (régulation de la tension oculaire)
    • Coque – A porter la nuit pour éviter les frottements oculaires pendant 1 semaine. De façon générale, éviter de porter les mains aux yeux.
    • Positionnement – Face vers le sol pendant 1 semaine minimum.
    • Antalgiques par voie orale – Ils sont prescrits systématiquement mais à utiliser uniquement en car de douleur.
    • Arrêt de travail – Un arrêt de travail d’environ 15 jours est prescrit. En cas de métier en conditions non salubres ou conduite automobile, un arrêt de 1 mois est préférable.

    Recommandations postopératoires

    • Hygiène – Se laver les mains à l’eau et au savon avant de toucher l’œil
    • Gouttes – Agiter le flacon avant ouverture. Ne pas le faire rentrer en contact avec l’œil. Attendre 5 minutes entre chaque collyre
    • Frottements oculaires – Tout contact avec les yeux est proscrit, en particulier la première semaine suivant l’intervention afin de ne pas réouvrir ou infecter les incisions.
    • Baignade – L’immersion est proscrite durant 4 semaines environ. Le ruisselement d’eau, les yeux fermés, est possible après quelques jours.
    • Sport – La reprise du sport doux est possible après 15 jours (vélo d’appartement, rameur,…) et un mois pour les sports intenses ou en immersion (musculation, running, natation,…).
    • Écrans – La reprise d’une activité sur écran bien qu’inconfortable est possible dès le lendemain.
    • Maquillage – Il est recommandé de l’éviter le premier mois.
    • Positionnement – Il n’y a normalement pas de positionnement en postopératoire d’une opération de membrane.
    • Exposition solaire – Les verres solaires sont recommandés durant le premier mois en cas d’exposition solaire, pour réduire la gène occasionnée.

    En cas de difficultés, il est indispensable de contacter votre chirurgien au plus vite.

    Quand se faire opérer de trou maculaire ?

    La décision de vitrectomie pour trou maculaire repose sur la largeur du tro, sa durée d’évolution et son retentissement visuel. Les principaux indicateurs thérapeutiques sont :

    • Baisse de vision – L’intensité de la baisse de vision est un facteur motivant l’intervention. Il s’agit cependant également d’un facteur de mauvaise récupération. En effet, les acuités visuelles préopératoires trop basses ont tendance à moins bien récupérer.
    • Gêne visuelleLa présence d’une baisse de vision et d’un scotome d’autant plus que ces symptômes sont évolutifs est un argument en faveur d’une intervention.
    • OCT – La présence d’un trou maculaire est une indication à opérer. Sa largeur et son évolutivité motivent le degré d’urgence.

    À noter, l’opération n’est pas une urgence chirurgicale à la semaine. Un délai de 2 à 4 semaines est raisonnable dans la plupart des indications.

    Cas particulier de la traction vitréo maculaire

    Pour les tractions vitréomaculaires, un délai d’observation de 3 mois peut être appliqué en l’absence de trou maculaire constitué.
    En l’absence de résolution spontanée associée à un trouble de la vision mieux vaut opérer. En l’absence de symptômes visuels, un simple suivi spécialisé est envisageable.

    Contre-indications opératoires et inéligibilité

    La consultation préopératoire est une étape clé de la programmation de l’intervention. Le chirurgien s’emploie à déceler l’absence de contre-indications à la chirurgie. L’interrogatoire et l’examen clinique sont les étapes clés.

    • Infection oculaire – Toute infection oculaire ou de paupière active : conjonctivite, kératite infectieuse, … doit conduire au report de l’intervention. En effet un risque de dissémination intraoculaire est présent.
    • Instabilité physique – L’intervention nécessite de rester allongé de manière stable sur le dos durant 30 minutes. En cas d’incapacité à rester à plat dos sous anesthésie locale : insuffisance cardiaque et respiratoire, douleurs chroniques, troubles psychiques, … il vaut mieux privilégier une anesthésie générale ou surseoir à l’intervention.

    Effets secondaires et complications

    Pas d’opération exempte de risques. La décision d’opérer relève d’une estimation de la balance bénéfices / risques. Peser le pour et le contre afin de décider d’intervenir ou non. Le choix d’une intervention doit demeurer une décision personnelle qui suppose d’en avoir compris les enjeux clairement expliqués par le chirurgien.

    Effets secondaires de la chirurgie des trous maculaire

    Les effets secondaires sont par définition non graves et peu anticipables. Ils sont sources de gène, parfois d’insatisfaction, mais n’ont aucune conséquence sur le long terme.

    • Baisse de vision transitoire – Le tamponnement par gaz obstrue la vision 3 à 4 semaines.
    • Cataracte secondaire – Elle se développe le plus souvent dans l’année suivant l’intervention du fait de l’inflammation générée par la vitrectomie.
    • Hypertonie oculaire – Le gaz expansif et les corticoïdes ont tendance à augmenter la tension oculaire.
    • Rougeur et prurit – L’intervention et la bétadine sont irritantes. Même si la gêne est source d’insatisfaction, elle est toujours bénigne.
    • Rebond inflammatoire – Les corticoïdes destinés à calmer l’inflammation oculaire peuvent générer un phénomène d’habituation. À leur arrêt l’inflammation remonte parfois. Une nouvelle cure d’anti-inflammatoires est dans ce cas nécessaire.

    Complications de la chirurgie du trou maculaire

    Les complications sont des aléas thérapeutiques non anticipables. Elles sont cependant fréquemment responsables de séquelles visuelles.

    • Absence de fermeture du trou – Plus le trou est large, plus le risque qu’il ne se referme pas est important. Une nouvelle intervention avec pose d’une membrane amniotique servant de guide pour la fermeture est dans ce cas indiquée.
    • Décollement de rétine – 1% des vitrectomies entraînent une lésion de la rétine évoluant vers un décollement de rétine. Il faut dans ce cas réopérer en urgence.
    • Endophtalmie – Il s’agit d’une infection grave de l’œil survenant dans 0,1% des vitrectomies. Rarissime, l’endophtalmie est néanmoins redoutée. Il est nécessaire de réaliser des injections d’antibiotiques en urgence afin de contrôler l’infection.

    Questions fréquentes

    Le trou maculaire se forme lorsque le décollement postérieur du vitré ne se fait pas de manière correcte au niveau de la macula. Le vitré reste adhérent au centre de la macula, et crée un opercule de rétine lorsqu’il arrive à se détacher.

    Le trou maculaire est responsable d’une baisse de vision centrale. Le défectueux de rétine centrale est responsable d’un scotome, c’est-à-dire une tache noir sombre et fixe au centre de la vision.

    Le trou maculaire, est une pathologie rare, et souvent idiopathique, c’est-à-dire sans cause pathologique retrouvée.

    De fait il n’existe pas de traitement préventif connu. En cas de traction vitréo-maculaire persistante avec critères anatomiques à risque d’évolution vers le trou maculaire, opérer la traction permettra d’éviter d’arriver au stade de trou maculaire.
    Pour le reste éviter les traumatismes oculaires (sports de combats) permet d’éviter de développer un trou maculaire secondaire.

    Le seul traitement du trou maculaire est chirurgical. Il faut retirer le vitré responsable de la formation du trou, et assouplir les bords de la rétine avant de tamponner celle-ci avec du gaz expansif afin d’aider les bords à se refermer.

    Il n’existe malheureusement pas de traitement médical ou d’injection permettant de fermer le trou sans chirurgie.

    Non, contrairement aux idées reçues l’opération de la rétine est réalisée avec un vitréotome. Il s’agit d’une chirurgie manuelle.

    La disparition du gaz lors des chirurgies de trou maculaire se fait en 3 à 4 semaines en moyenne.

    La récupération visuelle est quant à elle plus lente, de l’ordre de 1 à 6 mois.

    Non, l’apparition d’une cataracte postopération du trou maculaire n’est pas systématique. Cependant en cas de cataracte préopératoire débutante, sa survenue est plus fréquente.

    Non, la chirurgie est indolore, l’anesthésie réalisée permet d’éviter toute douleur. Le patient ressent les mains du chirurgien sur le front. Un complément de sédation par l’anesthésiste pourra être effectué en cas d’anxiété.

    En postopératoire l’œil peut être rouge, gratter, mais il ne doit pas y avoir de douleur non soulagée par le paracétamol (Doliprane) ou insomniante (empêchant de dormir).

    Le temps opératoire d’une chirurgie de trou maculaire est de l’ordre de 20 à 30 minutes.

    La tête est maintenue dans un appuie-tête et fixée par un sparadrap durant l’intervention. Les mouvements involontaires ne sont pas possibles. En cas d’anxiété entraînant un tremblement, l’anesthésiste augmente la sédation.

    Non, les interventions de la membrane sont habituellement unilatérales (œil par œil). En effet la présence d’air empêche une vision correcte, on attend que le tamponnement d’un œil soit terminé pour prendre en charge le second.

    Non. La chirurgie de membrane se pratique en ambulatoire. Compte tenu de la sédation par l’anesthésiste, les opérations se déroulent en chirurgie ambulatoire afin de récupérer 2 à 3 heures après l’intervention.

    Après l’opération du trou maculaire, le positionnement tête parallèle au sol permettrait d’augmenter les chances de fermeture du trou. Il est généralement recommandé de maintenir ce positionnement pendant une semaine.
    Cette notion est néanmoins débattue dans les analyses de la littérature scientifique.

    Le tarif remboursé par la sécurité sociale est de 295,37 € pour l’intervention d’une membrane épirétinienne.

    À cela peuvent s’ajouter le complément d’honoraire ne devant pas dépasser 150% du tarif sécurité sociale, soit 445€ de dépassement maximum.

    Informations utiles, documents et administratif

    Consentements

    Consentement – Trou maculaire

    Recommandations officielles émises par la SFO (société française d’ophtalmologie) concernant la chirurgie de trou maculaire

    Chronologie des interventions

    Chronologie des interventions de la rétine

    Les chirurgiens spécialistes du trou maculaire de la communauté

    Les chirurgiens de la rétine membres de la communauté Qualidoc sont disponibles pour un rendez-vous de consultation proche de chez vous partout en France.

    Dr Hugo Bourdon

    Auteur

    Dr Hugo Bourdon

    Ophtalmologiste à Paris, le Dr Hugo Bourdon est spécialiste des interventions de cataracte, rétine, glaucome et de chirurgie réfractive. Il exerce au Centre Hospitalier National des 15/20.
    Voir le profil

    4 commentaires

    1. Bonjour, mon mari a été opéré d un trou maculaire le 25 janvier. Tout s’est bien passé avec élimination du gaz après 5semaines. Le post opératoire a été marqué par un rebond inflammatoire à l’arrêt de l indocollyre et donc mise sous dexafree 6 x par jour puis doses degressives sur un mois. Mais nouveau rebond après un mois lors du passage de 2 à 1 gtte par jour, remontée alors à 3 gttes et redescente progressive sur 3 semaines et malheureusement reprise à nouveau de l’inflammation lors du passage de 2 à 1 gtte par jour. il est remonté à 2.
      Cela fait trois cures de corticoïdes avec impossibilité de diminuer à 1 gtte par jour et donc d’arrêter le traitement. Nous habitons à l’Etranger et communiquons par mail avec le chirurgien.
      Que pensez-vous de cette situation? Merci pour vos conseils

      1. Bonjour,
        Mince, situation désagréable mais malheureusement non anticipable. Les rebonds inflammatoires sont plutot rares après une opération de la rétine. Je comprend totalement la prise en charge de votre ophtalmogue, il faut ajuster, adapter et réussir à sevrer. Il semble que celà prendra du temps pour monsieur.
        Prompt rétablissement

        Bien cordialement
        Dr Bourdon

    2. Bonjour, on m’a diagnostiqué un trou maculaire en décembre. L’ophtalmo que j’ai vue m’a certes conseillé de consulter un spécialiste à l’hôpital ( à Toulouse) mais m’a plutôt déconseillé l’opération en me disant que je récupérerais peu de vision et qu’il s’agissait d’une opération profonde de l’œil rarement pratiquée.
      Je me suis quand même décidée à consulter à l’hôpital ( en juin) et l’ophtalmologue- chirurgien m’a conseillé l’opération. Le trou est probablement ancien et par conséquent je récupérerais peu de vision. Il m’a informée sur les risques et a surtout insisté sur le fait que l’opération éviterait que le trou ne s’agrandisse.
      Je suis donc un peu perplexe car dans le fond j’ai reçu deux avis contradictoires. Je vais essayer de consulter un 3ème Medecin.
      Pourriez-vous me dire si à la suite dune telle opération, l’alignement des lettres lors de la lecture redevient normal. En ce qui me concerne, c’est la seule chose qui m’intéresse.
      Merci de votre réponse.
      Cordialement
      N. Fontaine

      1. Bonjour madame,
        Question intéressante à laquelle il n’est pas évident de répondre en l’absence d’éléments plus précis.
        Ces réponses divergentes s’expliquent, (je le suppose au vu de votre exposé) sans doute par le fait que vous vous trouvez en présence d’un trou maculaire ancien et de grande taille.
        Il s’agit de trous maculaires dont le traitement ne garantit pas d’amélioration visuelle. Il existe même des échecs de traitement.
        La balance bénéfice risque est dans cette indication difficile à trancher et différentes approches existent.
        D’un coté, prendre le risque d’opérer pour éviter l’agrandissement et le risque d’une évolution vers un décollement de rétine. Peut-être dans cette hypothèse gagner un peu de vision.
        D’un autre, ne rien faire et ne rien espérer. Mais ne pas s’encombrer d’une opération dont les risques existent bel et bien et qui dans votre cas vous apportera vraisemblablement peu de bénéfices.
        A rediscuter avec votre chirurgien, mais l’enjeu se situe très certainement ici.
        Bien à vous

    Publier un commentaire

    * champs obligatoires