Les verres progressifs s’adressent aux personnes qui ont un ou plusieurs défaut(s) visuel(s), et sont prescrits lorsque la presbytie fait son apparition. Ils permettent une correction différente selon la zone regardée. Si ces verres ont l’avantage de corriger tous les défauts en une seule paire de lunettes, ils ont l’inconvénient de demander un apprentissage. Le porteur devra s’adapter à ses lunettes progressives et aux différentes zones de vision. Quant au prix, il varie selon la technologie et les spécificités de leur configuration.

verres progressifs
Verres progressifs

Les verres progressifs en bref

  • Définition : verres pour corriger plusieurs défauts de vision, dont la presbytie
  • Anomalies corrigées : presbytie +/- myopie +/- hypermétropie +/- astigmatisme
  • Particularités : le haut du verre corrige la vision de loin, le bas celle de près
  • Avantages : une seule paire de lunettes pour voir net à toutes distances
  • Inconvénients : demande un apprentissage et un temps d’adaptation
  • Prix : de 50 à 500 euros par verre
  • Risques : inconfort

Que sont les verres progressifs ?

Les verres progressifs réunissent sur un seul support les corrections nécessaires pour voir net à toutes distances, grâce une variation progressive de la puissance de correction entre le haut et le bas du verre, d’où le nom de verres progressifs. Ils s’opposent aux classiques verres monofocaux, dont la correction est identique quel que soit le point du verre. L’équivalent des verres progressifs en lentilles sont les lentilles multifocales.

Quand a-t-on besoin de verres progressifs ?

Lorsque la presbytie apparaît, autour de l’âge de 45 ans, la vision rapprochée se trouble car les yeux perdent leur capacité à mettre en œuvre l’accommodation, en raison du vieillissement du cristallin. Les verres progressifs, du fait de la transition de correction entre le haut et le bas du verre, permettent de reconstituer artificiellement la mise au point.

Presbytie : lecture impossible sans lunettes

Principaux cas de figure

  • Vous portez déjà une correction – Que vous soyez myope, hypermétrope ou astigmate, si vous portez déjà des lunettes, il vous sera difficile d’échapper aux verres progressifs qui vont rendront un grand service car l’alternative serait de s’équiper de deux paires de lunettes (une pour voir de près, l’autre de loin).
  • Vous ne portez pas de correction – Si vous êtes seulement presbyte, l’idéal sera sans doute une correction monofocale pour voir de près uniquement. Elle présentera cependant l’inconvénient de devoir être retirée en vision de loin. Des verres progressifs pour ne pas pénaliser la vision de loin seront possibles également, mais la vision de près sera moins bonne qu’avec des verres monofocaux en raison de la transition.
  • Vous portez déjà une correction, mais voyez correctement de près – Certains patients myopes peuvent voir de près sans correction. Dans ce cas, deux alternatives sont possibles. S’équiper de verres progressifs ou conserver des verres monofocaux, qui devront être retirés pour voir de près.

Comment fonctionnent les verres progressifs ?

  • Mouvement naturel – Les verres progressifs s’adaptent au mouvement naturel de l’œil. La partie basse est adaptée à la vision de près (idéale pour la lecture) et la partie haute corrige la vision de loin.
  • Couloir de progression – La zone intermédiaire du verre, appelée couloir de progression, relie la partie pour la vision de loin à celle de la vision de près. Cela permet de passer, sans rupture, par toutes les distances intermédiaires.
  • Aberrations optiques – La variation de progression de puissance de la courbure occasionne des zones de déformations, appelées aberrations optiques, qui sont à l’origine d’un inconfort régulièrement décrit par les porteurs de ce type de verres.

Quels sont les avantages des verres progressifs ?

L’avantage des verres progressifs réside dans la possibilité de les utiliser pour toutes les activités sur l’ensemble de la journée, de loin comme de près, sans avoir besoin de changer de lunettes !

Facilité d’adaptation

La majorité des personnes s’habituent rapidement et facilement aux verres progressifs. Pour certains, en revanche, l’adaptation peut demander plus de temps. Il faut savoir que plus la différence de correction entre le haut et le bas du verre est faible, plus il est facile de s’adapter.

S’habituer aux verres progressifs

Quelques conseils simples peuvent faciliter l’adaptation aux verres progressifs.

  • Assiduité – Il est d’abord impératif de porter en permanence les lunettes dès le début. Le couple formé par votre cerveau et vos yeux a besoin de s’habituer et de se coordonner. Il faut donc garder les lunettes sur le nez dès le matin au réveil.
  • Luminosité – Les premiers jours, la vigilance doit également être portée à maintenir une bonne luminosité dans les activités pratiquées pour ne pas forcer vos yeux inutilement.
  • Mobilité – Afin de bien identifier les différentes zones de vision, et de vous exercer à regarder au bon endroit, n’hésitez pas à bouger la tête vers ce que vous voulez regarder.

Quels sont les critères d’une fabrication sur-mesure ?

Pour atteindre une situation de port confortable et naturelle, de multiples critères, qui définissent la géométrie des verres progressifs et leur mise en place sur la monture, doivent être pris en compte et nécessitent une excellente prise de mesure. En effet, il est nécessaire de calculer le bon diamètre, d’optimiser les épaisseurs et surtout de réduire les zones d’aberrations optiques au maximum.

Sans entrer dans les détails techniques, cette liste non exhaustive permet de se représenter l’importance du nombre de ces paramètres à considérer :

  • La hauteur de centrage 
  • Les demi-écarts pupillaires
  • La distance verre-oeil
  • L’angle pantoscopique
  • La distance de lecture
  • Le galbe de la monture
  • L’ergonomie d’utilisation et la posture naturelle 

Puis, comme pour tous les autres verres, il faut ensuite choisir leurs finitions avec le conseil de l’opticien.

Pourquoi l’opticien joue un rôle déterminant pour les verres progressifs ?

  • Mesures – La qualité des prises de mesure relève des compétences de l’opticien dont le rôle est déterminant.
  • Accompagnement – Une fois les verres en place, certains critères sont à vérifier et à contrôler, notamment si la tolérance n’est pas bonne.
  • Adaptation – Le port de verres progressifs impose de changer quelques habitudes : pour la lecture, regarder le sol, monter des escaliers… La phase d’apprentissage décrite plus haut est nécessaire et l’opticien vous aidera dans cette période d’adaptation. 

Quel est le prix des verres progressifs ?

  • Fourchette de prix – Le coût des verres progressifs varie globalement de 50 à 500 euros par verre.
  • Personnalisé – Cette variabilité du prix s’explique par la personnalisation des mesures et de la conception du verre.
  • Technicité – Les verres progressifs sont très complexes. La configuration du couloir de progression notamment, très importante pour le confort, représente une grande partie du coût d’un verre.

D’autres choix reposent également sur l’usage et donc le style de vie : le profil du porteur et ses attentes spécifiques peuvent déterminer le prix.

Quelles sont les alternatives aux verres progressifs ?

  • Verres simples – Les verres simples nécessiteront deux paires de lunettes. Une de près, une de loin.
  • Lentilles multifocales – Les lentilles multifocales permettent la vision de près et de loin. Leur inconvénient souligné par de nombreux patients est un flou visuel permanent.
  • Opérations des yeux – Les opérations de la presbytie peuvent être une solution pour corriger la presbytie.

L’histoire des verres progressifs

  • Avant les années 60, on avait souvent recours à 2 paires de lunettes (l’une pour voir de loin et l’autre pour voir de près), ou à des lunettes à doubles foyers, plutôt inesthétiques. Ces dernières correspondaient à des verres pour voir de loin sur lesquels était « collée » une pastille pour voir de près.
  • En 1959, l’ingénieur en optique Bernard Maitenaz (Essilor) opère une petite révolution en inventant le premier verre progressif : le Varilux. Il s’agit d’un verre « à foyer variable de façon continue » dont la correction varie de sa partie haute (vision de loin) à sa partie basse (vision de près), par variation de courbure.
  • Au fil des années, les fabricants ont développé des technologies qui améliorent et corrigent les contraintes de ces verres, et nous pouvons toujours nous attendre à plus de progrès et d’innovations.

Questions fréquentes

Les verres progressifs requièrent une phase d’apprentissage, le temps que votre cerveau et vos yeux s’y habituent. Mais si vous n’y arrivez pas, et voyez toujours flou après quelques mois, n’hésitez pas à en parler avec un opticien.

Le meilleur moyen de s’habituer aux verres progressifs est de les porter le plus souvent possible, pour aider votre cerveau et vos yeux à se coordonner. Il est aussi plus facile de bien tourner la tête vers ce que vous voulez regarder, ainsi vous identifierez facilement les différentes zones de vision.

Le risque principal de verres progressifs mal adaptés à votre vision est une fatigue visuelle excessive. Si vous avez du mal à vous y habituer, où si vous pensez que la correction ou la géométrie des verres ne sont pas optimales, n’hésitez pas à en parler à votre opticien.

Dr Romain Jaillant

Auteur

Dr Romain Jaillant

Ophtalmologiste à Paris, le Dr Jaillant est spécialiste des interventions de cataracte, rétine et de chirurgie réfractive. Il exerce au Centre Ophtalmologique Paris 17 - SOS Oeil.
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2 commentaires

  1. Bonjour pour les personnes ayant eu une opération de la cataracte est-ce utile de porter des verres progressifs ?
    Je trouve anormal de devoir renoncer à la vision latérale , pour moi ce sont les lunettes qui doivent s’adapter à nos yeux et notre cerveau , plutôt que l’inverse
    Cordialement

    1. Bonjour
      Il est tout a fait possible d’être indépendant des lunettes après l’opération de la cataracte, tout du moins en vision de loin et/ou de près. Dans ce cas nul besoin de progressifs.

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