Les plaies et traumatismes de paupières et de voies lacrymales, sont des lésions atteignant la superficie de la paupière ou toute son épaisseur. Les lésions peuvent toucher le bord libre de la paupière où le système de drainage des larmes. Ces traumatismes sont fréquemment associés à des atteintes de l’œil en lui-même : la plaie de globe. Le traitement des plaies de paupières et des voies lacrymales est chirurgical. Il permet de rétablir un fonctionnement et une esthétique correcte de la paupière, ainsi que protéger le globe oculaire de manière pérenne.

Les plaies de paupière en bref

  • Examens : examen clinique, lampe à fente, sondage des voies lacrymales, imagerie
  • Facteurs de risque : travaux manuels, sports de combat, âge, animaux de compagnie, 2 roues
  • Prévention : lunettes, casques, surveillance
  • Complications : plaie de globe, fracture du plancher de l’orbite, saignements, infections

Qu’est-ce qu’une plaie de paupière ?

On parle de plaie de paupière, dès qu’une lésion est présente sur la peau ou le bord de celle-ci. Les facteurs de gravité sont l’atteinte de la paupière dans toute son épaisseur, la section de son bord, et l’atteinte du système de drainage des larmes : les méats et les canalicules lacrymaux.

Diagnostic

Le diagnostic de plaie de paupières et clinique. Il n’y a d’ailleurs pas besoin d’être ophtalmologue ni même médecin pour la remarquer. Le rôle de l’ophtalmologue est d’évaluer la gravité de la lésion, et de rechercher une atteinte du globe ou de la voie lacrymale.

L’examen clinique comprend donc un examen grossier sans microscope et un examen en lampe à fente (microscope de table). En cas de doute sur la gravité, ces examens peuvent être complétés d’un sondage des voies lacrymales et une imagerie cérébrale par scanner.

Causes et facteurs de risque

Les lacérations de la paupière sont toujours traumatisantes. Soit par un objet contondant (coupant), soit par compression (coup de poing, balle de sport,…).

Certaines populations, par leur mode de vie, sont plus exposées aux plaies de paupières :

  • Les hommes – Sur-représentés dans les emplois manuels, les sports de balle et les bagarres.
  • Les jeunes adultes et les personnes âgées – Sur-représentées dans les accidents de la voie publique et domestiques.
  • Les propriétaires d’animaux de compagnie – Chats (griffure) ou chiens (morsure).
  • Les pratiquants de sport de combat.
  • Les utilisateurs de 2 roues : vélo, scooter, trotinette,…

Prévention

La prévention des plaies de paupières passe par la prévention des traumatismes du visage :

  • Lunettes de protection pour les métiers manuels.
  • Casque avec visière lors de l’utilisation de 2 roues.
  • Surveillance des enfants, notamment en cas de présence d’animaux domestiques.

Traitement – Opération d’une plaie de paupière

Le traitement de la plaie de paupière et de voies lacrymales est chirurgical. Il consiste à remettre bord à bord chaque structure de la paupière afin de rétablir une esthétique et une fonction à celle-ci.

L’intervention se déroule en chirurgie ambulatoire, sous anesthésie locale, ou générale en fonction de la gravité de l’atteinte. Le chirurgien utilise du fil résorbable pour les structures internes, et des points séparés de fil non résorbable pour la peau.

En cas d’atteinte du bord libre de la paupière, il s’agit du premier point de repérage réalisé par le chirurgien, afin que la paupière ne fasse pas de rétraction ou de cran en postopératoire.

En cas de section de la voie lacrymale, le geste de reconstruction doit s’accompagner de la pose d’une sonde. Celle-ci est en plastique souple, elle sert de guide lors de la cicatrisation afin que la voie lacrymale ne se sténose pas. Elle est laissée en place pendant plusieurs mois puis retirée.

Complications d’une plaie de paupière

Il faut distinguer les complications liées à la plaie des paupières, et les complications postopératoires.

  • Concernant les complications des plaies de paupière, il faut penser à l’atteinte des autres structures : plaie de globe et fracture du plancher de l’orbite. Ces lésions sont souvent responsables d’une baisse de vision séquellaire, de diplopie (vision double) et parfois d’une perte de l’œil.
  • Concernant les suites postopératoires, la phase de cicatrisation peut se compliquer de saignement (hématome orbitaire), d’infection (cellulite) ou laisser des séquelles inesthétiques : rétraction du bord libre, ptosis, ectropion cicatriciel,…

Questions fréquentes

Le plus souvent oui malheureusement. Afin de l’atténuer, il est important de retirer les fils dès cicatrisation et de protéger la cicatrice du soleil la première année.

Les fils non résorbables entraînent moins de réactions inflammatoires. Retirés précocement, ils permettent une cicatrisation plus jolie et harmonieuse.

Dr Ludovic N’Kosi

Auteur

Dr Ludovic N’Kosi

Ophtalmologiste à Paris, le Dr N'Kosi est spécialiste des interventions de cataracte, paupière et de chirurgie réfractive. Il exerce au Centre Ophtalmologique Paris 17 - SOS Oeil.
Voir le profil

Publier un commentaire

* champs obligatoires