La cataracte, une opacification du cristallin
La cataracte est une maladie de l’œil correspondant à l’opacification du cristallin, une lentille intraoculaire assurant la mise au point (autofocus). La cataracte est responsable d’un ternissement des couleurs, d’éblouissements et d’une baisse de vision. Généralement liée à l’âge, la cataracte est aussi favorisée par le diabète, la prise de corticoïdes ou les traumatismes oculaires. Son traitement est chirurgical. L’intervention consiste à extraire la cataracte malade au travers d’une micro-incision pour la remplacer par une lentille artificielle : « l’implant ». Indolore, l’opération permet une récupération visuelle rapide.
La cataracte en bref
- Définition : opacification du cristallin, lentille naturelle assurant la mise au point
- Symptômes : baisse de vision, perte de contraste, éblouissements, couleurs ternes, diplopie
- Age et fréquence : débute autour de 60 ans, touche 70% de la population après 80 ans
- Causes : âge, diabète, médicaments (cortisone), traumatismes
- Age de début : à partir d’une soixantaine d’années environ
- Évolution : difficilement prédictible, évolue sur plusieurs mois / années
- Complications : glaucome aigu (exceptionnel), luxation du cristallin
- Traitement : chirurgical uniquement
- Opération : ablation de la cataracte remplacée par une lentille correctrice (implant)
Qu’est-ce que la cataracte ?
La cataracte correspond à l’opacification du cristallin, une lentille intraoculaire naturellement présente dans l’œil permettant pour assurer la mise au point. À la naissance, cette lentille est transparente et laisse parfaitement passer la lumière. Avec l’âge, elle perd de sa transparence pour devenir jaune puis brune, c’est la cataracte, qui entraîne une sensation de brouillard, une perte de contraste, un ternissement des couleurs puis une baisse de l’acuité visuelle pouvant conduire à la cécité si elle n’est pas retirée.
Les cataractes secondaires
Les cataractes déclenchées par l’exposition à des facteurs de risques sont dites secondaires. Elles s’opposent à la cataracte cortico-nucléaire liée à l’âge, qui est la forme la plus fréquente de cataracte.
Symptômes de la cataracte
Le nom cataracte vient du latin « cataracta » qui signifie « chute d’eau ». Ainsi, dans l’antiquité, les médecins décrivaient la cataracte comme une vision troublée au travers d’une cascade.
Les symptômes les plus fréquents sont :
- Une vision floue.
- Un ternissement et un jaunissement des couleurs.
- Une instabilité de la vision : la correction optique (lunettes) change fréquemment
- Une amélioration de la vision de près aux dépens de la vision de loin (myopie d’indice).
- Une sensibilité exacerbée à la lumière (photophobie).
- Une baisse de la vision en faible intensité lumineuse (héméralopie).
- Un dédoublement de l’image sur 1 œil (diplopie monoculaire)
Qu’est-ce que la myopie d’indice ?
Outre l’opacification de la vision et les symptômes décrits précédemment, certaines cataractes entraînent une authentique myopie. Au fur et à mesure de leur évolution, la myopie s’accroît. Ce type de cataracte requiert un changement de correction fréquent et pousse parfois à opérer rapidement.
Causes et facteurs de risque de cataracte
L’âge est la principale cause au développement de la cataracte. Les premiers changements du cristallin apparaissent à partir de 40 ans. Les jonctions entre les protéines le formant se désagrègent entraînant une perte de sa transparence. Il en résulte un ternissement de la vision. Passé l’âge de 60 ans, la majorité des patients présentent une opacification du cristallin. Les troubles visuels engendrés par cette opacification apparaissent de manière concomitante ou quelques années après.
Les autres causes de cataracte sont :
- Certaines pathologies comme le diabète et l’hyperparathyroïdie
- Certains médicaments, comme les corticoïdes
- La myopie forte
- Le tabagisme
- L’exposition solaire prolongée sans protection aux UV
- Les traumatismes oculaires, les radiations
- Les chirurgies oculaires préalables
- Les antécédents familiaux de cataracte précoce (génétique)
Cataracte et lumière bleue
Certaines études suggèrent que la lumière bleue pourrait développer ou favoriser une cataracte ou des maladies de rétine comme la DMLA. Cette toxicité au long terme pour les yeux n’est pas démontrée à ce jour chez l’homme.
La cataracte cortico-nucléaire liée à l’âge
La cataracte classique liée à l’âge, dite cortico-nucléaire ou vulgairement « sénile » est la forme de cataracte la plus fréquente. Elle est liée à l’âge et correspond le plus souvent à une opacification du noyau et du cortex cristalinien. À partir de 65 ans, la cataracte concerne 20 % de la population. Et passé 85 ans, ce sont près de deux personnes sur trois qui en sont atteintes ! Heureusement la cataracte évolue le plus souvent de manière lente, entraînant une gêne progressive mais croissante.
Lorsque la vision ne peut plus être améliorée par les lunettes, mieux vaut l’opérer, sans urgence !
Diagnostic et bilan de la cataracte
Le diagnostic de cataracte est réalisé par votre ophtalmologiste. Une analyse fine du cristallin passe le plus souvent par une dilatation de la pupille à l’aide de collyres mydriatiques. Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments et l’examen clinique. La consultation préopératoire sera en outre l’occasion de certaines mesures permettant le calcul des paramètres de l’implant intraoculaire.
- Interrogatoire du patient : symptômes habituels de cataracte.
- Mesure de l’acuité visuelle : chaque œil est testé pour évaluer la baisse d’acuité visuelle.
- Lampe à fente : à l’aide d’un microscope de table, la lampe à fente, l’ophtalmologiste observe directement la cataracte et recherche les éventuelles difficultés opératoires.
- Fond d’œil : après dilatation de la pupille, l’ophtalmologue s’assure de la bonne santé de la rétine (DMLA, décollement de rétine…)
Évolution et pronostic de la cataracte
La vitesse d’évolution de d’une cataracte est imprévisible. Néanmoins son évolution est le plus souvent plus lente pour la cataracte classique liée à l’âge (années) que pour les autres formes de cataractes (mois). En l’absence de prise en charge, le pronostic de la cataracte est mauvais et peut conduire à la cécité. Il s’agit donc d’un problème de santé majeure dans les pays peu développés. En France et dans les pays bénéficiant d’un système de santé moderne, le pronostic est excellent avec une récupération visuelle complète chez les patients pris en charge. Il s’agit d’ailleurs de l’intervention la plus réalisée dans le monde!
Peut-on ralentir l’évolution de la cataracte ?
Aucune attitude n’a prouvé d’efficacité pour ralentir l’évolution d’une cataracte déjà existante. Notons néanmoins les points suivants :
- Les traitements naturels à base de plante (homéopathie, phytothérapie) sont proposés par certains ophtalmologues. Ils ne sont en aucun cas nocifs et chacun se fera son opinion sur leur efficacité réelle.
- Certains ophtalmologues recommandent la réduction de l’exposition aux facteurs de risques connus par le port d’une protection solaire de catégorie 3 ou 4 en cas d’exposition forte, l’équilibre et traitement d’un éventuel diabète, la réduction (si cela est possible) du recours aux traitements par corticoïdes, l’arrêt du tabagisme
Traitement : l’opération de la cataracte
L’unique traitement curatif de la cataracte est l’opération. Elle se nomme « phacoémulsification du cristallin » et consiste à aspirer la cataracte au travers d’une micro-incision pour la remplacer par une lentille artificielle, dite « implant ». L’opération dure une quinzaine de minutes. Elle s’effectue en ambulatoire sous anesthésie locale et est parfaitement indolore. Il s’agit de l’intervention la plus réalisée en France (600 000 interventions par an), loin devant l’appendicite.
L’opération de la cataracte en bref
- Objectif : aspirer la cataracte pour la remplacer par un implant transparent
- Durée : une quinzaine de minutes
- Anesthésie : locale par gouttes uniquement
- Séjour : ambulatoire (une demi-journée)
- Technique utilisée : phakoémulsifaction (ultrasons)
- Récupération : vision excellente dès le lendemain
- Douleurs : aucune
- Benefices secondaires : réduction possible de la myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie
Une opération pour la vie
Dès le lendemain de l’opération, la vision est nettement améliorée. Les implants ne s’usant pas, les bénéfices de l’opération sont pour la vie. Seul un « nettoyage » de l’implant au laser est parfois nécessaire quelques mois ou années après l’opération, si une opacification secondaire du sac contenant l’implant survient. Il s’agit de la capsulose, responsable d’une baisse vision et traitée en consultation par un laser en quelques instants.
Questions fréquentes
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Les premiers symptômes de la cataracte sont un inconfort visuel avec la sensation de voir à travers un papier-calque ou une vitre salle. Les couleurs deviennent ternes avec une sensibilité paradoxalement exacerbée à la lumière.
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La cataracte est le plus souvent liée au vieillissement du cristallin, on parle de cataracte liée à l’age. Les autres causes de cataracte pouvant être listées sont :
- Le diabète, notamment s’il est mal équilibré
- Les corticoïdes (oraux, injectés, en gouttes ou inhalés)
- L’exposition aux ultraviolets (UV)
- Le tabagisme
- La myopie forte
- Les inflammations oculaires (uvéite)
- Les traumatismes oculaires
- Les chirurgies ophtalmologiques préalables (vitrectomie, glaucome) mais pas la chirurgie réfractive
- L’hérédité
- La radiothérapie ORL et cérébrale
- Certaines chimiothérapies
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Les premiers signes de cataracte apparaissent en moyenne vers l’âge de 60 ans. L’évolution de la maladie est cependant lente et celle-ci devient gênante au point de faire baisser la vision vers l’âge de 67 ans en moyenne.
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Oui et non. Ralentir l’évolution de la cataracte revient à essayer de ralentir le vieillissement du cristallin. Appliquer certains conseils de protection oculaire simple est cependant bénéfique pour la vision :
- Porter une protection solaire adaptée dehors (lunettes catégorie 3 ou 4)
- Equilibrer un éventuel diabète
- Ne pas avoir de recours inutile aux corticoïdes inhalés ou en gouttes
- Arrêter de fumer
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La vitesse d’évolution de la cataracte cortico-nucléaire classique est imprévisible mais le plus souvent plus lente. Certains patients sont diagnostiqués avec un début de cataracte qui reste stable pendant de nombreuses années, et n’éprouvent pas le besoin de se faire opérer. D’autres patients sont gênés dès l’apparition de la cataracte et réclameront une intervention rapide.
Les cataractes secondaires sont d’évolution plus aléatoire, mais souvent plus rapide que la cataracte liée à l’âge. -
Inutile de soigner un début de cataracte si celle-ci ne vous gêne pas. Il n’existe pas de collyre, pas de cachets, pas de régime permettant de ralentir son évolution. Maintenir un suivi annuel avec son ophtalmologue en attendant que la cataracte soit « mure » est la meilleure attitude.
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Il n’existe malheureusement pas de traitement naturel à la cataracte. Cependant en l’absence de gène, celle-ci devrait vous laisser tranquille durant plusieurs années. Il est déconseillé de s’instiller du miel ou autre traitement végétal afin de tenter de la faire régresser, ces traitements présentant un risque infectieux ou de brûlure chimique certain.
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Aucun collyre ne permet de ralentir l’évolution de la cataracte. Tous les produits crées ont été retirés du marché et déremboursés car inneficaces.
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La cataracte est d’évolution lentement progressive le plus souvent. Cela signifie que l’ophtalmologue objective le plus souvent les premiers signes de cataracte plusieurs années avant que le patient ne soit gêné.
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Les premiers signes de cataracte sont un ternissement des couleurs, une perte de contraste dans l’obscurité et une photophobie (sensibilité à la lumière forte). Il s’en suit une baisse de vision progressive avec parfois une amélioration paradoxale de la vision de près (myopie d’indice). Rarement la cataracte entraîne un dédoublement de la vision sur un œil (la diplopie monoculaire).
10 commentaires
Bonjour Âgée de 69ans je suis suivie depuis plus de 20 ans pour une PIO résistante aux collyres. Le champ visuel est bon mais l’OCT montre une détérioration du nerf optique. L’ophtalmo du CHU d’Angers propose une double intervention glaucome +cataracte(cristallins clairs). L’angle irido cornéen est très petit et résiste au Laser.
Les interventions sont programmées le 28 juin et 12juillet.
Bonjour, il semble s’agir d’une bonne indication de traitement du glaucome par fermeture d’angle. La technique est peu invasive, permettra de préserver votre trabéculum,… Feu vert
Bon courage pour l’intervention
Bien cordialement
Bonjour dr Hugo bourdon
Je suis sur st brieuc, mon dr dada oui à L’archipel devait m’opérer de la cataracte mais elle est arrêtée pour plusieurs mois, pour maladie je suppose, avez vous un chirurgien de la cataracte sur st brieuc? Connaissez vous le dr bourdon à L’archipel st brieuc si oui j’ignore si elle prends des nouveaux patients merci de me répondre Mme André
Bonjour,
J’ignorais avoir un homonyme en Bretagne ! Je ne peux malheureusement vous orienter vers elle, navré
Concernant votre cataracte, si celle ci est peu gênante, vous pouvez attendre quelques mois. Si celle ci est très gênante, je peux vous recommander le Dr Tahiri à Granville
Bien cordialement
Je me suis fait opérer il y a 1 mois pour une cataracte. Je vois une ligne quand je regarde de côté ou en bas. Je vois embrouillé et moins bien qu’avant. Je suis retournée voir mon ophtalmologiste et il m’a dit que je voyais bien après les tests de lecture . Mais moi je sais que je vois moins bien et ai beaucoup d’inconfort dans ma vision. Je semble avoir plus de floters qu’avant.
Est-ce possible que l’implant bouge ? Ou soit déplacé ?
Si oui que puis-je faire ?
Bonjour,
Il peut s’agir de plusieurs phénomènes: effet de bord de l’implant, décentrement, dysphotopsie négative,… Il faut poser la question à votre ophtalmologue afin qu’il puisse vous répondre !
Bonjour suite a opération de cataracte j ai comme un croissant côté tempe mon chirurgien veut faire du laser moi je pense a la dysphotopsie négative j ai tout les symptôme si s est le cas es ce grave merci
Bonjour,
Il s’agit a priori bien de dysphotopsies. Le laser peut substantiellement améliorer les choses, meme si aucune prise en charge n’est parfaitement codifiée.
Cordialement
Bonjour,
J’ai 60 ans et souffre de myopie, presbytie , astigmatisme (OD : -3,25 (-1,75) à 155° +2,00, et OG : -5,75 (-0,75) à 25° +2,00). Je n’ai aucun symptôme de cataracte.
Cependant, je ne supporte plus le port de lunettes et les ophtalmologues consultés me proposent systématiquement l’opération réfractive laser (Lazik), sans vouloir même envisager l’opération du cristallin clair (avec implant multifocaux) et précisent que j’aurai sans doute besoin de lunettes pour voir de près.
Pourtant, seule cette dernière solution (cristallin clair) me permettrait de ne plus porter de lunettes, en particulier de près.
Y a-t-il des contre-indications, par exemple, le fait de ne pas avoir de cataracte ? Pourquoi cette opération dont les résultats semblent répondre à mon besoin ne m’est-elle pas proposée ?
Merci,
Cordialement,
Bonjour,
Le cristallin clair est en effet une option envisageable chez vous… L’opération est certes un peu plus invasive mais a le mérite d’être définitive.
Cordialement